Il est également un véritable ami, un compagnon fidèle, qui soutient l’homme dans sa quête intérieure et son aventure personnelle dans la vie. Le livre possède une identité qui se manifeste à travers ses écrits, sa constitution, ses matières premières et le savoir-faire de nos ancêtres. C’est un patrimoine vivant ! Cependant, au fil des époques, ces mémoires sont exposées à d’importantes agressions qui menacent leur intégrité.
Divers éléments peuvent contribuer à la dégradation des ouvrages anciens, notamment des processus d’altération chimique influencés par différents facteurs tels que :
- Le milieu atmosphérique (pollution de l’air, poussière…),
- Les variations thermiques importantes, l’exposition aux rayons ultraviolets, et l’humidité ambiante,
- Les sinistres liés à l’eau, entraînant la formation de micro-organismes (moisissures), des taches appelées « mouillures » ou encore un gauchissement des matériaux,
- Les compositions du cuir (tannage, décoration) et des encres (sels métalliques),
- Un contact direct avec des éléments au pH acide.
Il ne faut pas négliger l’impact parfois maladroit et irréfléchi de la main de l’homme lors de la manipulation des ouvrages. Un frottement intempestif sur des surfaces plus ou moins dures et rugueuses peut constituer un véritable traumatisme pour l’ouvrage. De plus, la conception des reliures à certaines époques impose d’importantes contraintes mécaniques lors de leur ouverture, entraînant ainsi des altérations techniques notables.
Le restaurateur veille à préserver l’intégralité des éléments d’origine. Il assure la stabilité des matériaux utilisés ainsi que la réversibilité des interventions. Sa prise en charge des dégradations physiques et chimiques se fera dans le plus grand respect de l’identité historique de l’œuvre.
En définitive, il s’attachera à maintenir un esthétisme d’une perfection optimale, en harmonie avec les matières d’origine. Son approche se caractérise par l’humilité et la recherche d’une discrétion dans l’intervention.
